Et le temps s'est suspendu...
Vendredi soir, nous étions fatigués, nous sommes allés nous coucher tôt et à la mi-temps du match, on a zappé...
zappé sur l'horreur...
on a passé des heures suspendus aux images de Paris,
Paris victime de la terreur et de la barbarie!
Samedi matin, je me suis sentie perdue! Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer, comment continuer à vivre sans peur, à espérer un monde meilleur pour ma fille, pour tous les enfants, pour nous, pour le monde!
Des milliers de questions se sont bousculées, et une envie de rien! Envie de rester en pyjama, sous ma couette, de pleurer sur ce monde, de pleurer pour ces victimes, leurs familles... Mais il faut continuer, comme toujours, à se lever, à tenter de vivre normalement, à protéger ses enfants!
Alors on est sorti, on a fait semblant que c'était une journée comme les autres!
Malheureusement, je connais cette sensation, le temps qui s'arrête parce que l'horreur est entrée dans vos vies! Je connais la douleur des familles qui viennent de perdre quelqu'un de proche (un ami, un membre de leur famille, un collègue,...) mais je ne peux qu'imaginer ce qu'ils peuvent ressentir aujourd'hui alors que cette douleur, celle de la perte d'un être cher, vient s'ajouter à celle de toute une nation qui vient d'être touchée, qui a un genou à terre, qui a les caméras du monde entier braquée sur elle, et qui doit rester digne, relever la tête et continuer...
J'ai ouvert mon ordinateur aujourd'hui car demain, il me faudra tenter d'expliquer l'inexplicable! Il me faudra (encore) répondre à leurs questions, à leurs angoisses, à leurs larmes... Comment faire alors que moi-même je me pose des tonnes de questions, que j'ai peur (de vivre dans un tel monde, pour ma fille,...), que mes larmes coulent depuis vendredi soir...
Je ferais ce que je pourrais, je ferais de mon mieux, et j'espère que je leur apporterais un peu de réconfort, j'espère que je permettrais, à mon échelle, de les protéger des fanatiques.